[Quête: Livraison douteuse]

Livraison douteuse

→ Quête solo

Cela faisait un moment qu'Anayeth n'avait pas trouvée de mission intéressante. En dehors de trouver tel ou tel objet, rien de bien spécial ne s'était présenté à elle. La dernière quête qui était un tant soit peu intéressante avait été réussis de justesse. Après avoir traquée plusieurs jours après une personne que la faction recherchait, elle avait fini par mettre la main dessus par pure chance. Celle-ci avait manqué de s'empoisonner accidentellement en prenant une infusion mal préparée et la jeune femme l'avait arrêtée à temps.

Après ça, elle s'était faite toute petite pour éviter de refaire la même boulette. Que de petites quêtes et de toute manière, rien de spécial ne lui était demandée. Mais faire du sur place commençait doucement à l'exaspérer. De plus, bientôt, elle n'aurait plus de quoi s'acheter sa pitance. Après avoir cherché plusieurs heures dans la ville à la recherche d'une quête, elle finit par trouver son bonheur. Quelque chose de simple, mais différent.

L'annonce semblait basique : une livraison des ruelles pauvre au quartier luxueux des riches. Quelques heures de marche seulement, pas de détours et moins de chance de se perdre avec l'adresse exacte de livraison. En bref, pour elle, c'était du tout cuit. Elle accepta sur le champs sans en demander plus. Très vite, une réponse lui fut transmise. Elle avait rendez-vous le surlendemain matin, tôt à l'arrière d'un magasin dans le quartier démuni d'Irratam.

Le jour J, Anayeth s'était réveillé à l'heure et c'était rendu sur les lieux donnés. Il faisait assez froid, ce qui n'était pas pour plaire à la demoiselle. En plus de cela, l'air était humide, comme si le soleil avait décidé d'éviter de passer dans le coin. Le décor semblait affecter par cette absence qui provoquait des moisissures ici et là sur les bâtisses. L'air semblait lourd, donnant aux environs un côté « film d'horreur mal tourné » voir un peu clicher et l'absence totale de vie ne faisait qu'accentuer cet effet.

Assise sur un amas de cartons, la jeune archère attendait patiemment l'arrivée de la personne. Elle continuait d'observer les alentours pour guetter l'apparition de celui qui lui avait donné ce rendez-vous. Un peu plus loin, il y avait un magasin. Les lettres sur l'enseigne qui devait être des illuminées le soir n'étaient même plus au complet. L'une d'elles était même à l'envers. De l'autre côté de la rue, on pouvait entendre le bruit des voitures qui venait de plus en plus perturber la calme matinale. S'en suivit l'odeur doucement désagréable du carburant se mélangeant à celui de l'urine et des déchets, qui étaient déjà omniprésents dans les environs.

Pourtant, tout cela n'était pas vraiment ce qui rebutait le plus Anayeth. Les odeurs fortes et solidement désagréables étaient son lot avec les plantes et les fleurs. Le bruit de la circulation lui était devenu habituel. En revanche, les nerfs de la jeune femme étaient mis à l'épreuve par le froid matinal qu'elle n'aimait absolument pas. Le temps n'avait pas l'air de se réchauffer et la personne ne semblait pas encore là. Elle poussa un grand soupir, preuve de son agacement dû au retard de l'inconnu. Elle n'allait pas tarder à perdre patience.

Charles - Vieil homme vivant dans le quartier pauvre d'Irratam.

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Charles, 47 ans. Il a toujours vécu dans les rues du quartier pauvre de la grande ville qu'est Irratam. Enfin "toujours", c'est l'impression qu'il avait. Il a vécu une enfance heureuse, avant que ses parents ne l'abandonnent. "Trop de contraintes" disaient-ils.
Il vivait comme il pouvait, utilisant des moyens pas forcément recommandables pour gagner sa vie.
Il avait quand même un toit, dans un vieil entrepôt abandonné qu'il partage avec d'autres pauvres, ou « clochards » si vous préférez.

Récemment, pour remplir un peu plus la cagnotte de son petit groupe, il avait accepté une commande demandée par une personne du quartier riche d'Irratam.

Un homme louche, riche et certainement armé, était venu jusqu'au quartier pauvre pour chercher une personne assez folle pour effectuer cette livraison.
Lorsque Charles en a entendu parler et qu'il appris la somme offerte en échange, il alla directement le chercher pour accepter cette quête.

Il fallait livrer ce paquet jusqu'au quartier riche, à une jeune femme blonde, très jolie selon le commanditaire.
Toutefois, le vieux Charles savait pertinemment qu'il ne pourrait pas effectuer cette livraison lui même. Il avait déjà beaucoup à faire, étant un peu le « chef » de la bande.
Il rechercha alors à son tour une personne pouvant effectuer cette livraison, quitte à partager la somme gagnée.
Il appris rapidement qu'une personne était prête à accepter cette mission. Il devait aller au lieu de rendez vous pour donner la mallette, soit derrière une boutique miteuse du quartier d'origine du vieil homme.

Ce matin, il faisait froid, humide. Tout était figé, comme si le temps s'était arrêté. Il n'y avait personne dans les rues misérables du quartier.
Avant d'aller au point de rendez-vous, il devait faire une petite course pour son groupe. Le « magasin » était à l'opposé du point de rendez-vous, il allait être en retard. Bof, tant pis, le livreur pouvait bien attendre.

Lorsqu'il eu enfin ramener les vivres à l’entrepôt, il repartit pour se rendre à l'arrière de la fameuse boutique.
Le soleil allait tout juste se levé que déjà le quartier commençait à prendre vie : quelques voitures passaient par ci-par là, embaumant l'air d'une délicate odeur de carburant. Il aimait ce quartier puisque de toute façon il n'avait pas le choix. Les odeurs, l'ambiance légèrement glauque, les personnes étranges... Il affectionnait tout ce qui faisait de ce quartier un quartier peu fréquenté.

Charles portait un vieil imper marron qui lui arrivait jusqu'aux genoux et un pantalon clair parsemé de tâches et de trous. Sous son bras se trouvait la mallette en métal, dont il ne savait pas quel était son contenu.

Lorsqu'il arrivait en vue du bâtiment-rendez-vous, il aperçu une jeune femme aux cheveux clairs qui dépassaient d'une capuche. Elle était habillée de vêtements sombres et près du corps, ce qui en faisait une femme plutôt sexy, en tout cas aux premiers abords.

Elle était assise sur un tas de cartons qui traînaient là. Charles s'approcha doucement, se demandant si c'était bien la femme qui voulait effectuer la livraison.
Lorsqu'il fut arrivé tout près, il fit :

- Tu es là pour la livraison ?

Il défigurait la jeune femme : ses premières impressions étaient confirmées. Elle avait un visage magnifique, sa peau pâle contrastait avec ses vêtements sombres. Il ne pensait jamais qu'il allait tomber sur ce genre de personne pour effectuer une telle livraison. D'ailleurs, il n'était toujours pas sûr qu'elle soit ici pour ça. Toutefois, il pouvait apercevoir derrière son dos un carquois et un arc, qui faisaient de cette fille une personne pas si innocente.

Alors qu'elle était sur le point de partir en pestant comme pas possible, Anayeth entendit quelqu'un arriver. Elle se retourna pour observer son potentiel interlocuteur. Un long manteau, une sorte d'imperméable à la couleur d'un vieux carton moisit, sur lequel auraient uriné plusieurs centaines de chats, lui arrivait jusqu'aux genoux. Un vieux jean probablement aussi sale que le haut et plus troué qu'un morceau de gruyère au milieu d'une bande de rats. Voilà la dégaine absurde... Comme si le personnage sortait tout droit d'un vieux roman policer.

L'homme semblait suspicieux ou peu sûr que l'endroit était sécurisé. Avait-il peur de voir des flics arriver dans les parages ? L'idée fit sourire la jeune femme. La pensée même qu'un policer se perde ici était ironique tellement qu'hilarante.

L'inconnu arriva près d'elle et avec un peu d'hésitation, il lui demanda si elle était là pour la livraison. La demoiselle se releva du tas de carton en croisant les bras fermement sur sa poitrine et, pour faire comprendre son exaspération, elle répondit à cette question qui se voulait bien plus stupide qu'inutile avec un soupçons de sarcasme :

- Non, je suis là pour bronzer...

Le fait d'avoir attendu dans le froid matinal ne la rendait pas vraiment joyeuse, ni même apte à rester calme. Si ce n'est pour ça, que ferait une jeune personne dans un quartier aussi délabré ? Mais sans attendre aucune réponse de la part de l'homme en question, elle ajouta une question :

- Quelle est l'adresse exacte où je dois apporter votre... Petit cadeau ?

Anayeth finit sa phrase en montrant du regard la mallette argenter que portait l'homme. Rapidement, en voyant le contraste qui opposait l'homme et l'objet, la demoiselle comprit que le colis ne pouvait pas vraiment venir de l'homme devant elle. Soit il portait un déguisement de clochard pour le fun et dans quel cas, elle trouverait ça vachement bizarre, soit l'homme en question avait lui-même reçut cet objet d'une personne plus fortunée. Quelqu'un qui pouvait se payer un objet aussi sécurisé et aussi solide, ne se contenterair probablement pas de vivre sous un pont, avec des vêtements vieux de trois décennies.

Cependant, la question de savoir si la boite en métal venait de lui ou non resta en suspend. Moins elle poserait de questions, plus vite, elle aurait fini le boulot. De plus, vu l'odeur que dégageait l'homme, Anayeth n'avait pas vraiment envie de s'attarder dans le coin. En revanche, quelque chose l'intrigua bien plus. Que pouvait-on cacher dans ce petit coffre de transport ? Payer une mallette de ce calibre, solide, presque impénétrable semblait suspect. De plus que la personne ne voulait pas livrer elle-même l'objet en question, car dans le cas échéant, elle ne serait pas là, a observer cet objet brillant un peu trop au milieu de la déchetterie locale. Que contenait donc cette valise argentée pour que son propriétaire l'abandonne au soin d'un sombre sans abris ? C'était vraiment curieux.

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