Zéphyr est toujours devant moi, Eluard délicatement maintenue dans ses serres. Je cours depuis un bout de de temps, je n'en peux plus. La seule chose qui me fait avancer est une faible lumière à l'horizon. J'espère trouver de l'aide là-bas. En me rapprochant, j'arrive à distinguer un toit rouge, ça vaut dire que c'est un centre pokémon. Je ne peux pas rêver mieux. Je suis à bout de souffle, je m'arrête et je dis à l'intention de Zéphyr :
"Fonce le plus vite possible, je vous rejoindrai bientôt"
Sans un regard Zéphyr accélère le rythme et en quelque seconde il a disparu de mon champ de vision. La nuit commence tomber. Les arbres qui m'entourent m'ont plongé dans la pénombre depuis plus d'une demi-heure, seuls des rares rayons de soleil réussissant à percer le feuillage m'indiquait qu'il faisait encore jour. Maintenant ils ont disparus. Je marche en direction du centre tout ressassant les mots de Giratina. Je n'y comprends pas encore grand chose, mais je n'ai pas la force nécessaire pour me concentrer. Je sais juste que je dois le répéter à quelqu'un. Giratina a mentionné Arkeley, si je me souviens bien j'ai ses coordonnées dans mon Holokit, je l'appellerai sûrement. La pluie commencé tomber. Le temps que j'entre dans le centre je suis trempé. Lorsque que les portes s'ouvre je vois Zéphyr assis dans un coin. Il n'y a personne d'autre dans le centre à part un enfant d'environ cinq ans et un adulte, sûrement son père. Une lumière rouge brille au dessus d'une porte. Le fait que cette lampe soit allumé signifié qu'une opération importante est en cours dans cette salle et qu'il ne faut en aucun y entrer. C'est sûrement dedans que se trouve Eluard. J'attrape une chaise libre et je vais m'assoir à côté de Zéphyr. Quand je suis assis Zéphyr pose sa tête sur mon épaule. Je la lui frotte doucement. J'ai du mal à me rendre compte qu'il s'agit de mon Zéphyr. Le changement est radical, il mesure sûrement plus d'un mètre maintenant et il ne pourra plus jamais se percher sur mon épaule comme il le faisait avant. Il ne pourra plus s'amuser avec Eluard non plus, il pourrait le blesser sans le vouloir. Je regarde la lumière rouge. Encore faudrait il qu'Eluard s'en sorte indemne. J'ai peur de le perdre. Pour la énième fois de la journée, des larmes perles sur mes joues, brisant le silence quand elles atterrissent sur le sol. Le petit garçon me regarde puis après quelques secondes décidé de venir s'assoir à côté de moi. Sa petite voix me fait sursauter.
"-Dit Monsieur, pourquoi tu pleure ?
-Parce que je ne sais pas si mon pokémon va s'en sortir.
-Est ce que pleurer ça permet de mieux guérir son pokémon ?"
Je ne sais pas quoi répondre. Je le regarde, étonné de ce qu'il vient de me dire.
"-Moi c'est ma Maman qui était malade, elle aussi est rentré dans une salle comme ça à l'Hopital. Les médecins ont dit que c'était grave, alors Papa et moi on a beaucoup pleuré. Et toutes nos larmes n'ont rien changé, la maladie a quand même gagné. Papa à continué de pleurer, pendant très longtemps. Moi je me suis dit que pleurer n'arrangeait rien, du coup j'ai arrêter. Ça a été dur au début, mais à chaque fois que mes yeux commençait à piquer, je me disais que Maman ne voudrait pas me voir comme ça."
Je me sens tout petit après ce qu'il vient de dire. Je n'ai rien à lui répondre. Il se leve et retourne s'asseoir auprès de son père. Je jette un œil vers la lumière rouge. Eluard, je veux que tu reste avec moi !
Dix minutes plus tard une femme sort de la salle, s'approche de moi et me dit :
"-Votre Cornèbre est sous la charge du chirurgien de ce centre. Son état est instable, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir. Est ce que vous avez d'autre pokémon qui ont besoin de soins ?
-Oui j'ai un Altaria, tenez.
-Merci. Nous avons des chambres à dispositions si vous voulez prendre votre toilette et dormir. Nous avons aussi une petite cafétéria et un téléphone à disposition.
-Je veux bien une de vos chambres s'il vous plait.
-Très bien, suivez moi."
Je la suit, et je finit dans une chambre assez petite avec le strict minimum : un lit et une lampe. Une porte permet d'accéder à une douche et des toilettes. L'infirmière me laisse seul en me disant qu'elle revient avec des vêtements propres et secs. Je la remercie et je vais me doucher. Une fois sortit de la douche je ne prend pas le temps de m'habiller, je me met sous la couette et je m'endors.